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L'opposition chez l'enfant de deux ans

I-Pourquoil'enfant s'oppose ?

 Déjà vers 8mois, l'enfant comprend le « non » puis un peu plus tard le geste du« non ». 

Ce n'estqu'à l'âge de 2 ans qu'il se trouve au stade du personnalisme, c'est-à-direqu'il va forger et construire sa personnalité et le « non » vaapparaître.

A 2 ans, lebut de l'enfant est de favoriser son autonomie pour aller vers l'indépendance,c'est la construction du « moi ». Le stade du « non »montre qu'il a le sens de la possession et a une volonté de maîtrise de l'autreet de son environnement : c'est l'affirmation de soi.

C'est danscette même période que nous trouvons la phase « égocentrique », cequi prône c'est ce que lui a envie de faire. D'ailleurs, vers ses 3 ans, il vabeaucoup réclamer de « faire tout seul ».

L'oppositionet le « non » sont nécessaires au développement harmonieux del'enfant car ils participent à l'individualisation et à la construction deson identité. L'enfant se perçoit désormais comme un individu à part entièreavec sa propre pensée, le non lui permet d'exprimer ses désirs : sapersonnalité se construit et il appréhende désormais les premiers pas versl'autonomie.

L'enfantsouhaite savoir jusqu'où va cette autonomie, il la teste donc sans cesse pourexpérimenter ses limites et son pouvoir. Il vit un conflit permanent entrel'autonomie et l'indépendance car ses propres désirs sont confrontés à laréalité (les règles et les limites). C'est dès cette période que le rôle deslimites et des règles va avoir toute son importance.

 

II- Comment gérer cette opposition : le rôle des parents.

L'enfant delui-même n'établit pas les limites, il ne sait pas ce qu'il a le droit de faireou pas, ni jusqu'où il peut aller. Il a un but et utilise tous les moyens pourl'obtenir (avoir sa tétine, prendre le jeu du copain...). En s'opposant,l'enfant recherche et teste les limites : il cherche ce qu'il a le droitde faire et de ne pas faire et teste la fiabilité de ses parents. 

Le rôle del'environnement de l'enfant (la maison et le lieu d'accueil) est de définir lesvaleurs, les lois morales à respecter. L'adulte doit expliquer à l'enfant lalégitimité ou l'illégitimité de telle ou telle action : le« surmoi » va se constituer de ces règles. 

Si aucunepersonne de l'environnement ne tient tête à l'enfant, il se retrouve livré àlui-même avec un sentiment de toute-puissance qui peut être angoissant.Cependant, on peut respecter son droit d'exprimer son désaccord, de prendre desinitiatives, mais dans le fond, l'adulte ne doit pas fléchir, l'enfant estencore très dépendant de son parent et a besoin d'être guidé, avec douceur maisfermeté.

Les limitesdoivent être exprimées de manière cohérente et doivent être rassurantes pourl'enfant. Cohérence entre les parents eux-mêmes mais aussi entre la maison etle lieu d'accueil, la fiabilité va rassurer l'enfant. Le comportement du parentdoit être ferme (marquez une différence de ton dans votre voix) et catégoriquedans ses décisions, sans nécessité de crier ou de se mettre en colère, il doitmontrer qu'il maîtrise la situation : l'enfant va ainsi petit-à-petitcomprendre le rôle qu'il tient ainsi que celui de son parent.

Lorsquel'enfant s'oppose, il est nécessaire d'instaurer un dialogue : parler dece qu'il s'est passé, comprendre pourquoi il s'est mis en colère mais qu'iln'est pas tout seul, qu'il n'est plus un bébé et doit apprendre à vivre avecles autres. Dans le dialogue, il faut être vigilent sur les mots utilisés « tuas été méchant » par exemple, ces formules blessantes l'enferment dans uneattitude ; privilégiez plus les formules « je ne suis pas d'accordavec ton comportement » par exemple ; des adjectifs qui qualifientson comportement ou son geste mais jamais lui directement.

Durantl'opposition, vous pouvez transformez la situation en jeu : s'il ne veutpas mettre son manteau, « la petite manche cherche la petitemain ! » par exemple. Il est important aussi que le « non »soit suivi d'explications : pourquoi c'est interdit, mais aussi qu'il soitsuivi de permissions : « tu n'as pas le droit de faire ça, enrevanche tu peux faire ça » 

Enfin,verbalisez et anticipez : s'il joue et que vous allez devoir lui demanderd'arrêter de jouer, prévenez-le, « On va bientôt ranger, fini ton jeu, jereviens te voir » par exemple. S'il y a opposition, vous avez, dans tous lescas, joué votre rôle, « je t'ai prévenu, on ne discute pas ».

 

Dans cette étape du développement, l'enfant découvre cette dépendancequi lui donne envie de s'opposer mais qui l'effraie aussi car c'est quelquechose de nouveau et il ne sait pas jusqu'où il peut aller. Pour les parents, c'est une étapeparadoxale, car cela nous semble toujours contradictoire de se dire 'j'aide monenfant en lui imposant des règles'. Mais pourtant, lui poser des interdits estdans son intérêt, il va voir que vous êtes fiable, que vous êtes capable dedire 'oui' mais aussi de dire 'non': il va prendre confiance en vous.